Leçon de l'École du Sabbat
 
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L’amour et la justice de Dieu
1er Trimestre 2025
8 - Libre arbitre, amour et providence divine
15 au 21 fév. 2025
samedi après-midi
Lecture de la semaine:
Luc 13:34
;
Jérémie 32:17-20
;
Hébreux 1:3
;
Deutéronome 6:4,5
; Éphésiens 1.9-11;
Jean 16:33


Verset à mémoriser:
Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde, vous connaissez la détresse, mais courage ! Moi, j’ai vaincu le monde (
Jean 16:33
).

La providence est le terme utilisé pour décrire l’action de Dieu dans le monde. La manière dont nous pensons à la providence de Dieu fait une différence énorme dans notre relation avec Dieu, avec les autres, et dans notre conception du problème du mal.

Les chrétiens ont des compréhensions variées de la providence divine. Certains croient que Dieu exerce sa puissance en influençant les événements pour qu’ils arrivent d’une certaine manière. Il choisirait même qui sera sauvé et qui sera perdu ! Selon cette conception, les gens ne sont pas libres de choisir une autre voie que celle que Dieu a décrétée. En fait, ceux qui croient cela avancent que même les désirs humains sont déterminés par Dieu.

A contrario, des preuves bibliques fortes indiquent que Dieu ne détermine pas tout ce qui arrive. Il accorde plutôt le libre arbitre aux humains, au point où ils (ainsi que les anges) peuvent choisir d’agir directement contre sa volonté. L’histoire de la chute, du péché et du mal est une expression dramatique et tragique des conséquences du mauvais usage de ce libre arbitre. Le plan du salut a été institué afin de remédier à la tragédie provoquée par ce mauvais usage du libre arbitre."
Notre Dieu souverain

« Dieu est souverain, » déclara le pasteur de jeunesse à son groupe de collégiens.
« Cela veut dire qu’il contrôle tout ce qui arrive. » Un des jeunes, surpris, répondit : « Alors Dieu était au contrôle quand mon chien est mort ? Pourquoi Dieu a-t-il tué mon chien ? »

Le pasteur répondit : « C’est une question difficile. Mais parfois Dieu nous laisse traverser des moments difficiles pour que nous préparer à des choses encore plus difficiles dans l’avenir. Je me souviens combien cela a été difficile quand mon chien est mort. Mais cela m’a aidé à gérer une épreuve plus difficile encore, quand, plus tard, ma grand-mère est morte. Tu vois la logique ? »
Après un long moment, le collégien répondit : « Donc Dieu a tué mon chien pour me préparer pour quand il tuera ma grand-mère ? » – Marc Cortez, cité dans John C. Peckham, Divine Attributes : Knowing the Covenantal God of Scripture (Michigan : Baker Academic, 2021), p. 141.

Parfois, les gens partent du principe que tout arrive comme Dieu le veut. Tout ce qui arrive dans le monde serait conforme à ce que Dieu voulait. Après tout, Dieu est Tout-Puissant. Comment des choses pourraient-elles se produire en-dehors de sa volonté ? Cela voudrait dire que tout ce qui arrive, y compris les choses les plus terribles, est la volonté de Dieu. Du moins, c’est ce qu’enseigne cette théologie.

Lisez
Psaumes 81:11-14
; Ésaïe 30.15, 18 ; Ésaïe 66.4 et
Luc 13:34
. D’après ces textes, la volonté de Dieu est-elle toujours faite ?

Tandis que beaucoup de gens croient que Dieu obtient toujours ce qu’il veut, la Bible raconte une histoire tout à fait différente. L’Écriture dépeint à maintes et maintes reprises la frustration de Dieu qui voit ses souhaits non réalisés. Ce qui arrive va souvent à l’encontre de ce que Dieu voudrait. Dans de nombreux cas, Dieu déclare explicitement que ce qui arrive est même à l’opposé de ce qu’il veut. Il souhaitait une issue pour son peuple, mais ce dernier en a choisi une autre. Dieu en personne se lamente : « Mon peuple ne m’a pas écouté […] Oh, si mon peuple m’écoutait, si Israël suivait mes voies ! En un instant, j’humilierais leurs ennemis » (
Ps 81:11
, 13, 14).

Réfléchissez aux implications de toute théologie qui attribue tout ce qui arrive à la volonté expresse de Dieu. Quel genre de problèmes sérieux cette théologie pose-t- elle, notamment au sujet du mal ?"
Pantokrator

La puissance extraordinaire de Dieu se manifeste tout au long de la Bible. On y
trouve d’innombrables récits montrant Dieu qui exerce son pouvoir et qui accomplit
des miracles. Et pourtant, malgré cela, beaucoup de choses adviennent que Dieu
voudrait ne jamais voir se produire.

Lisez
Apocalypse 11:17
,
Jérémie 32:17-20
,
Luc 1:37
et
Matthieu 19:26
. Voyez
également
Hébreux 1:3
. Qu’enseignent ces passages sur la puissance de Dieu ?

Ces textes, ainsi que d’autres, enseignent que Dieu est tout-puissant, et qu’il soutient
le monde par sa puissance. En effet, le livre de l’Apocalypse fait à maintes reprises
référence à Dieu en l’appelant « Seigneur Dieu, Tout-Puissant » (par exemple Ap
11.17 ; comparez avec
2 Co 6:18
,
Ap 1:8
,
Ap 16:14
,
Ap 19:15
,
Ap 21:22
) et c’est
précisément ce que signifie littéralement le mot (pantokrator). Le fait que Dieu soit
tout-puissant est non seulement affirmé par des mots, mais est manifesté dans les
nombreux cas extraordinaires où Dieu utilise sa puissance pour délivrer son peuple
ou intervenir miraculeusement dans le monde.

Cependant, dire que Dieu est « tout-puissant » ne signifie pas que Dieu peut tout
faire. La Bible enseigne qu’il y a des choses que Dieu ne peut pas faire. Par exemple,
2 Timothée 2:13
déclare que Dieu « ne peut se renier lui-même. »
Par conséquent, la plupart des chrétiens sont d’accord pour dire que Dieu est
tout-puissant (omnipotent), dans le sens où Dieu a le pouvoir de faire tout ce qui
n’implique pas une contradiction, c’est-à-dire tout ce qui est possible logiquement et
cohérent avec sa nature. On voit dans la prière de Jésus à Gethsémani que certaines
choses ne sont pas possibles pour Dieu, car elles impliqueraient une contradiction.

Tandis que Christ affirma que « pour Dieu tout est possible » (
Mt 19:26
), il a
également prié devant l’imminence de sa crucifixion : « mon Père, si c’est possible,
que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas comme moi, je veux, mais
comme toi, tu veux » (
Mt 26:39
).

Bien entendu, le Père disposait de la puissance nécessaire pour délivrer Christ de
la souffrance de la croix, mais il ne pouvait le faire tout en sauvant les pécheurs. Il
fallait que ce soit l’un ou l’autre, mais pas les deux.

La Bible enseigne également que Dieu veut sauver tout le monde (par exemple,
1 Tm 2:4-6
,
Tite 2:11
;
2 P 3:9
,
Ez 33:11
), mais que tout le monde ne sera pas
sauvé. Qu’enseigne cette idée sur la réalité du libre arbitre
Aimer Dieu

Le fait que Dieu soit tout-puissant ne signifie pas qu’il peut faire ce qui est impossible logiquement. Par conséquent, Dieu ne peut pas déterminer causalement que quelqu’un l’aime librement. Si faire quelque chose librement signifie faire quelque chose sans être déterminé par cette chose, alors par définition, il est impossible d’obliger quelqu’un à faire quelque chose librement. En bref, comme nous l’avons vu, mais nous le répétons, Dieu ne peut pas forcer quiconque à l’aimer, car à l’instant où cet amour est forcé, ce n’est plus de l’amour.

Lisez
Matthieu 22:37
et
Deutéronome 6:4
, 5. Qu’enseignent ces versets sur la réalité du libre arbitre ?

Le plus grand des commandements, aimer Dieu, nous donne la preuve que Dieu veut que tous l’aiment. Cependant, tout le monde n’aime pas Dieu. Alors pourquoi Dieu n’oblige-t-il pas tout le monde à l’aimer, tout simplement ? À nouveau, car pour que l’amour soit l’amour, il doit être accordé librement.

Lisez
Hébreux 6:17
, 18 et
Tite 1:2
. Qu’enseignent ces textes sur Dieu ?
Selon
Nombres 23:19
, « Dieu n’est pas un homme pour mentir. » Dieu ne ment jamais (
Tite 1:2
). Dieu tient toujours parole et tient toujours ses promesses (
He 6:17
, 18). Par conséquent, si Dieu a promis quelque chose, ou s’est engagé à faire quelque chose, son action future est limitée moralement par cette promesse.

Cela veut dire que dans la mesure où Dieu accorde à ses créatures la liberté de choisir une option différente de ce que lui souhaite, ce que les humains choisissent ne dépend pas de Dieu. Si Dieu s’est engagé à accorder le libre arbitre à ses créatures, les humains ont la possibilité de choisir librement ce qui peut aller à l’encontre de l’idéal de Dieu.

Malheureusement, beaucoup de gens exercent leur liberté de cette manière, alors beaucoup de choses adviennent que Dieu ne souhaite pas, mais qui ne dépendent pas de Dieu à proprement parler.

Avez-vous déjà fait des choses alors que vous saviez que Dieu désapprouvait ? Qu’est-ce que cela vous apprend sur la réalité, et les conséquences potentiellement horribles, du libre arbitre ?"
L’idéal de Dieu et la volonté corrective

Lisez Éphésiens 1.9-11. Que dit le texte sur la prédestination ? Certaines personnes sont-elles prédestinées à être sauvées, et d’autres à être perdues ?

En grec, le terme traduit par « prédestiné » (Colombe) ici, et ailleurs dans l’Écriture (prohorizo) n’enseigne pas que Dieu détermine l’histoire causalement. Le terme signifie simplement « décidé à l’avance. »

Bien sûr, on peut décider de quelque chose à l’avance de façon unilatérale, ou bien on peut décider de quelque chose à l’avance en prenant en compte les libres décisions d’autrui. L’Écriture enseigne que Dieu procède de cette dernière manière. Ici et ailleurs (par exemple
Rm 8:29
, 30), le terme traduit par « prédestiné » renvoie à ce que Dieu prévoit pour l’avenir après avoir pris en compte ce qu’il sait à l’avance des libres décisions de ses créatures. Ainsi, Dieu peut guider l’histoire de manière providentielle, afin de parvenir à ses fins, pour le bien de tous, tout en respectant la liberté de ses créatures, liberté requise pour une relation d’amour authentique. Éphésiens 1.11 proclame que Dieu « opère en tout selon les décisions de sa volonté. » Cela veut-il dire que Dieu détermine la survenue de tous les événements exactement comme il le souhaite ? Quand on lit Éphésiens 1.9-11 en-dehors de son contexte, on pourrait croire que c’est ce qu’il dit. Mais cette interprétation contredirait de nombreux textes que nous avons vus, et qui montrent que parfois les gens rejettent
« ce que Dieu [veut] pour eux » (
Lc 7:30
, PDV ; comparez avec
Lc 13:34
,
Ps 81:11
- 14). Si la Bible ne se contredit pas, comment comprendre ces passages ?

Ce passage est parfaitement logique quand on reconnaît simplement la distinction entre ce que l’on pourrait appeler « la volonté idéale » de Dieu et sa « volonté corrective. » La « volonté idéale » de Dieu, c’est ce qu’il souhaite, et ce qui arriverait si tout le monde faisait exactement ce que Dieu souhaite. La « volonté corrective » de Dieu, de l’autre côté, c’est la volonté de Dieu qui a déjà pris en compte tous les autres facteurs, y compris les libres décisions des créatures, et qui sont parfois loin de ce que Dieu préfère. Éphésiens 1.11 semble faire référence à la « volonté corrective » de Dieu.

La pré-connaissance que Dieu a de l’avenir est tellement puissante que même en connaissant tous les choix, y compris les mauvais, que les gens feront, il peut tout de même « fait concourir toutes choses au bien » (
Rm 8:28
). Quel réconfort tirer
de cette vérité ?"
Christ a vaincu le monde

Si tout arrivait selon la volonté idéale de Dieu, le mal n’aurait jamais existé. Seuls régneraient un bonheur et une harmonie parfaits. Finalement, l’univers retrouvera cette volonté idéale et parfaite de Dieu. En attendant, Dieu accomplit sa volonté d’une manière qui prend en compte les libres décisions de ses créatures.
Imaginez une compétition de pâtisserie dans laquelle tous les participants doivent utiliser une série d’ingrédients imposés, tout en ayant la possibilité d’ajouter tous les ingrédients de leur choix pour faire le gâteau qu’ils souhaitent. En définitive, le gâteau qu’ils feront sera déterminé, en partie du moins, par certains ingrédients qu’ils n’auront pas choisis.

De même (toutes proportions gardées), puisque Dieu s’est engagé à respecter la liberté de ses créatures, liberté nécessaire à l’amour, un grand nombre des « ingrédients » qui constituent l’histoire du monde ne sont pas choisis par Dieu, mais ils sont en réalité à l’opposé de ce que Dieu désire.

Dans cette conception, la providence divine n’est pas unidimensionnelle, comme si Dieu contrôlait tout ce qui arrive de manière unilatérale. Cela suppose plutôt une vision (au moins) bi-dimensionnelle de la providence de Dieu. Dans ce monde, certaines choses sont provoquées par Dieu, mais d’autres événements sont le résultat des libres décisions des humains. Beaucoup de choses surviennent sans que Dieu les souhaite.

Lisez
Jean 16:33
. Quelle espérance ce texte nous offre-t-il, même dans les tribulations ?

Dans les moments de souffrance et d’épreuve, notre foi peut vaciller, car nous avons cette croyance erronée que Dieu nous épargne la souffrance et les épreuves de cette vie. Mais Jésus nous raconte une histoire tout à fait différente, et il avertit ses disciples qu’ils auront des tribulations dans ce monde. Cependant, il y a de l’espoir, car Christ a vaincu le monde (
Jn 16:33
).

Le fait que nous ayons des souffrances et des épreuves ne signifie pas que ce que nous vivons est la volonté idéale de Dieu pour nous. Gardons toujours en tête la vision d’ensemble : le grand conflit. Mais restons confiants : si le mal n’est pas nécessaire pour que le bien existe, Dieu peut faire sortir du bien même d’événements terribles. Et si nous lui faisons confiance, Dieu peut même utiliser nos souffrances pour nous rapprocher de lui et nous faire devenir des personnes qui ont compassion de leurs
semblables."
Pour aller plus loin…

Lisez Ellen White, « Dieu avec nous, » p. 9-17, dans Jésus-Christ.
« Il ne faut pas voir dans le plan de la rédemption le produit d’une réflexion tardive, consécutive à la chute d’Adam. Il s’agit de «la révélation du mystère tenu secret dès l’origine des temps.» Cette révélation dévoila les principes qui dès les âges éternels sont à la base du trône de Dieu. Dieu et le Christ ont prévu dès le commencement l’apostasie de Satan et la chute de l’homme, amenée par le pouvoir trompeur de cet apostat. Dieu n’est pas l’auteur du péché, mais il en a prévu l’existence et il s’est préparé à faire face à cette terrible éventualité. Si grand était son amour pour le monde qu’il s’est engagé à donner son Fils unique, «afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.» » – Ellen White, Jésus-Christ, p. 12."

Questions pour discuter

1. Si Dieu n’obtient pas toujours ce qu’il veut, comment considérer ce qui arrive dans le monde ? Qu’est-ce que cela implique concrètement de savoir que Dieu a des souhaits non réalisés ?

2. Revenons à l’analogie du gâteau dans l’étude de jeudi. Nous comprenons pourquoi, bien que « Dieu et le Christ [aient] prévu dès le commencement l’apostasie de Satan », ils nous ont tout de même créés. L’amour devait rentrer en compte, et l’amour signifie la liberté. Au lieu de créer des êtres incapables d’aimer, Dieu nous a créés avec la capacité à aimer, tout en sachant qu’en définitive, cela conduirait Jésus à la croix. Imaginez combien l’amour était sacré et fondamental dans le gouvernement de Dieu pour que Christ ait choisi de souffrir sur la croix plutôt que de nous priver de la liberté constitutive de l’amour ?

3. Souvent, nous nous lamentons sur le mal et la souffrance qui règnent dans ce monde, mais prenons-nous le temps de réfléchir à la souffrance et à la peine de Dieu à cause de toute cette souffrance ? Quelle différence cela fait-il dans votre compréhension du mal et de la souffrance quand vous reconnaissez que Dieu lui-même souffre à cause du mal ?

4. Dans ce monde, il advient beaucoup de choses que Dieu ne veut pas. En quoi cette vérité vous aide-t-elle à supporter votre propre souffrance, surtout quand
elle n’a aucun sens et semble ne mener à rien de bon ?"
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