Leçon de l'École du Sabbat
 
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L’Évangile selon Jean
4ème Trimestre 2024
3 - L’arrière-plan ou le prologue
du 12 au 18 oct.
samedi après-midi
Lecture de la semaine:
Jn 1:1-5
,
Gn 1:1
,
Jn 1:9-13
,
Jn 3:16-21
,
Jn 9:35-41
,
Mt 7:21-23
,
Jn 17:1-5
.

Verset à mémoriser:
«AucommencementétaitlaParole,etla Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » (
Jean 1:1
, LSG).

Notre première leçon portait sur la fin de l’Évangile de Jean, ce qui expliquait la raison pour laquelle il avait écrit son Évangile. La leçon de cette semaine revient au début de l’Évangile, où Jean, inspiré par le Saint-Esprit, expose la direction qu’il espère que le lecteur suive. Dans les premiers mots et les premiers paragraphes de leurs écrits, les auteurs du Nouveau Testament présentent souvent les thèmes qu’ils ont l’intention de couvrir. Il en va de même pour Jean, dont les thèmes sont présentés comme faisant partie d’un grand survol cos- mique qui dépeint des vérités primordiales sur Jésus-Christ – des vérités qui remontent même à l’époque d’avant la création.
Cette présentation, au début du livre, donne aux lecteurs, sachant déjà que Jésus est le Messie, un avantage que les personnages du livre lui- même n’avaient pas. Le lecteur peut voir clairement les grands thèmes sur lesquels l’évangéliste revient lorsqu’il raconte l’histoire de Jésus. Ces grands thèmes sont replacés dans la période historique de la vie terrestre de Jésus.
La leçon de cette semaine commencera par le prologue (
Jn 1:1-18
), et résumera ses grands thèmes. Ces thèmes seront ensuite examinés à d’autres endroits de l’Évangile de Jean.
Au commencement était la Parole

Lisez
Jean 1:1-5
. Que révèlent ces paroles au sujet de la Parole, Jésus- Christ?

L’Évangile de Jean commence par cette pensée étonnante: « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » (
Jn 1:1
). Cette belle phrase contient une profondeur de pensée que nous pouvons à peine saisir.
Tout d’abord, l’évangéliste fait allusion à l’histoire de la création,
Genèse 1:1
, « Au commencement ». La Parole était déjà là avant le commencement de l’univers. Ainsi, Jean affirme l’existence éternelle de Jésus.
Ensuite: « et la Parole était avec Dieu ». Dans
Jean 1:18
, Jean indique que Christ est « dans le sein du Père ». Peu importe la manière dont nous pouvons essayer d’imaginer ce que cela signifie exactement, une chose est sure: Jésus et le Père sont intimement liés.
Puis, il dit: « et la Parole était Dieu ». Mais comment la Parole peut-elle être avec Dieu et en même temps être Dieu? La réponse se trouve dans l’original grec. Dans le texte grec, l’article défini, le, est exprimé, ce qui n’est pas le cas pour l’article indéfini, un/une. Ce qui est important pour nous, alors, c’est que l’article défini grec, « le », pointe vers une particularité, un objet ou une personne particulière.
Dans l’expression « la Parole était avec Dieu », le terme « Dieu » a l’article, désignant ainsi un individu particulier, le Père. Et la Parole était avec le Père. Dans l’expression « et la Parole était Dieu », le terme Dieu n’a pas d’article qui, dans ce contexte, indique les caractéristiques de la divinité. Jésus est Dieu. Ici, il ne s’agit pas du Père comme étant la Parole, mais de Jésus comme étant Dieu, une personne distincte du Père, dont Il est le divin Fils, la deuxième personne de la divinité.
L’apôtre justifie cette compréhension, car
Jean 1:3
, 4 dit que Jésus est le Créateur de toutes choses créées. Tout ce qui n’existait pas autrefois, mais qui est venu à l’exis- tence, ne l’a été que par Jésus, le Dieu créateur.
« Dès les jours de l’éternité le Seigneur Jésus-Christ était un avec le Père; il était “l’image de Dieu”, l’image de sa grandeur et de sa majesté, “le rayonnement de sa gloire”. » Ellen G. White, Jésus-Christ, à la p. 9.

Pourquoi la pleine divinité de Christ est-elle une partie si importante de notre théologie? Que perdrions-nous si Jésus, d’une manière ou d’une autre, n’était qu’un être créé? Donnez votre réponse en classe le sabbat et préparez-vous à discuter des raisons pour lesquelles la divinité éternelle de Christ est si importante pour notre foi?
La Parole faite chair

Lisez
Jean 1:1-3,14
. Que nous disent ces versets à propos de ce que Jésus, Dieu Lui-même, a fait, et pourquoi cette vérité est-elle la vérité la plus importante que nous puissions jamais connaitre?

Jean commence son Évangile non pas par le nom « Jésus » ou Son rôle en tant que Messie/Christ, mais par le terme Logos. À l’époque où Jean avait écrit son Évangile, diverses philosophies utilisaient le terme Logos pour se référer à la structure rationnelle de l’univers, ou pour se référer à l’idée de logique et de raison.
De plus, l’enseignement de l’influent philosophe antique Platon avait divisé la réalité en deux domaines. L’un est le royaume céleste et immuable, où existe la perfection absolue. L’autre est le royaume d’ici-bas – périssable, changeant; une représentation très imparfaite du royaume parfait d’en haut, où qu’il ait supposé exister (Platon n’a jamais répondu à la question de l’endroit exact du royaume parfait). Certaines philosophies avaient identifié le Logos comme un intermé- diaire abstrait entre les formes éternelles et les formes périssables et terrestres.
Jean utilise le terme d’une manière complètement différente. Il soutient que la vérité, le Logos, n’est pas un concept éthéré et abstrait flottant entre le ciel et la terre. Le Logos est une personne: Jésus-Christ, qui s’est fait chair et a habité parmi nous (
Jn 1:14
).
Pour Jean, le Logos est la Parole de Dieu. Plus important encore, Dieu a com- muniqué; c’est-à-dire, qu’Il s’est révélé à l’humanité de la manière la plus radi- cale: Dieu devint l’un d’entre nous. Dans l’Évangile de Jean, le Logos représente le Dieu éternel, qui entre dans le temps et l’espace, qui parle, agit et interagit avec les humains à un niveau personnel. Le Dieu éternel était devenu un être humain, l’un de nous.
Dans
Jean 1:14
, l’apôtre indique que le Logos « a été fait chair, et a habité parmi nous ». Le mot grec sous-jacent traduit par habité signifie dresser une tente. Jean fait allusion à
Exode 25:8
, où Dieu dit aux Israélites de construire un sanctuaire, une structure de tente, afin qu’Il puisse habiter au milieu d’eux. De même, dans l’Incarnation, Jésus, le divin Fils de Dieu, était entré dans la chair humaine, voilant Sa gloire pour que les hommes puissent entrer en contact avec Lui.

Attardez-vous sur les implications de ce que Jean a écrit. Dieu Lui-même, le Créateur, s’était fait un être humain, l’un de nous, et avait vécu ici parmi nous. (Nous ne sommes même pas encore arrivés à Sa mort pour nous!) Que nous dit cela sur la réalité de l’amour de Dieu pour l’humanité? Pourquoi devons-nous tirer tant de réconfort de cette vérité étonnante?
Entendre ou ne pas entendre la Parole

Lisez
Jean 1:9-13
. Quelle dure réalité Jean dépeint-il ici sur la façon dont les gens réagissent par rapport à Jésus?
Le prologue de
Jean 1:1-18
, décrit non seulement l’identité de Jésus-Christ, la Parole (Logos), mais aussi la façon dont les gens se rapportent à Lui dans le monde. Dans
Jean 1:9
, Il est appelé la véritable Lumière, qui éclaire toute personne qui vient au monde. Cette lumière illumine le monde, le rendant compréhensible. Comme le dit C. S. Lewis: « Je crois au christianisme tout comme je crois que le soleil s’est levé, non seulement parce que je le vois, mais parce que par lui je vois tout le reste. » (“Is Theology Poetry?”, Samizdat University Press, 2014, p. 15)
Considérez aussi les implications de ce que dit
Jean 1:9
. La lumière vient à tout le monde, mais tout le monde n’accueille pas la lumière. Comme nous le verrons dans l’étude de demain, la façon dont les gens reçoivent ou rejettent Jésus est un thème majeur de l’Évangile de Jean. Ce thème commence dans ce passage. La triste litanie est que le Messie était venu à Son propre peuple, le peuple d’Israël, et que beaucoup ne L’avaient pas reçu en tant que Messie.
Dans Romains 9-11, Paul aborde le même thème tragique, celui de nombreux Juifs qui avaient rejeté Jésus. Mais Paul ne termine pas sur une note négative, disant en fait que beaucoup de Juifs, ainsi que les Gentils, accepteront Jésus comme leur Messie. En effet, il avertit les Gentils de ne pas se vanter par rapport aux Juifs. « Si toi, tu as été coupé de l’olivier naturellement sauvage, et enté contrairement à ta nature sur l’olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils entés selon leur nature sur leur propre olivier » (
Rm 11:24
, LSG). Dans le même ordre d’idée, Jean dit que tous ceux qui reçoivent Jésus comme leur Sauveur deviendront les enfants de Dieu. Cela se produit en croyant en Son nom. (Voir
Jn 1:12
, 13.)
Le lien entre le prologue et la conclusion de l’Évangile de Jean est le suivant. Dans
Jean 20:31
, l’apôtre explique la raison pour laquelle il a écrit: afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en Son nom. Ainsi, l’introduction et la conclusion forment une sorte d’unité, des concepts liés qui enfer- ment tout ce qui se passe entre eux. Ce lien renvoie à l’objectif primordial de l’Évangile de Jean: que les gens soient sauvés en croyant en Jésus-Christ comme leur Sauveur.

Comment votre vie a-t-elle changé en devenant un fils ou une fille de Dieu?
Thèmes récurrents: croyance/incrédulité

Lisez
Jn 3:16-21
,
Jn 9:35-41
et
Jn 12:36-46
. Comment ces textes reprennent-ils le thème de croyance/incrédulité que l’on retrouve dans le prologue?
Dans l’Évangile de Jean, l’humanité semble être divisée en deux grands groupes: ceux qui croient en Jésus et L’acceptent comme le Messie et ceux qui, ayant la possibilité de croire, choisissent de ne pas le faire.
Onze disciples sont dans le premier groupe, ainsi que d’autres comme Nicodème (qui vient lentement à la foi), la femme au puits et l’aveugle-né. Dans le deuxième groupe, il y a les pharisiens et les principaux sacrificateurs, ceux qui étaient présents au moment du miracle de la multiplication des pains, et même l’un des disciples, Judas.
Il est intéressant de noter que le mot foi ou croyance (du grec pistis) n’apparait pas dans l’Évangile de Jean. Cependant, le verbe croire (pisteu?) apparait 98 fois, contre 241 fois au total dans tout le Nouveau Testament! Ce verbe est, en effet, un thème très important dans Jean. Cet usage du verbe au lieu du nom peut indiquer un sens très actif du fait de devenir chrétien. Être croyant en Jésus est une chose qui implique l’action, et cela s’exprime dans la façon dont nous vivons et non pas seulement dans un ensemble de croyances. Comme nous le savons, le diable croit aussi en Jésus (voir
Jc 2:19
).
Dans Jean, la principale différence entre les deux groupes est la façon dont ils se rap- portent à Jésus. Les croyants, ou ceux qui croient, ont une ouverture envers Lui, même lorsqu’Il les réprimande. Ils viennent à Jésus et ne s’enfuient pas. Il est la Lumière qui brille sur eux. Et par la foi, en croyant, ils deviennent les enfants de Dieu.
Les incrédules, d’autre part, viennent généralement à Jésus pour Le combattre. Ils sont caractérisés par ceux qui aiment l’obscurité plutôt que la lumière. Ils trouvent Ses paroles difficiles à accepter ou ils Le voient briser les vieilles traditions au lieu de répondre à leurs propres attentes. Ils se tiennent debout pour Le juger plutôt que de laisser Sa lumière les mesurer et les juger. Cette attitude, bien sûr, avait été vue maintes fois chez les chefs religieux, qui, idéalement, en tant que guides spirituels de la nation, auraient dû être les premiers à accepter Jésus.

De quelles manières vivez-vous votre foi en Jésus, au lieu de simplement avoir un assentiment intellectuel pour Lui en tant que Messie? Pourquoi est-il important de connaitre la différence? (Voir
Mt 7:21-23
.)
Thèmes récurrents: la gloire

Lisez
Jean 17:1-5
. Que voulait dire Jésus en ces mots: « Père, l’heure est
venue! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie » (LSG)?
L’étude d’hier s’était penchée sur la perspective terrestre et humaine de l’Évangile de Jean, avec ses conflits et ses interactions entre les gens, tournant toujours autour de l’identité de Jésus et de ce qu’Il fait. L’étude d’aujourd’hui se centre sur la perspective divine et cosmique, que l’on trouve également dans Jean.
Le Prologue commence par cette perspective cosmique. Jésus est pré- senté comme le divin Fils de Dieu, le Créateur de l’univers. Encore une fois, tout ce qui n’existait pas mais qui est venu à l’existence ne l’a été que par Jésus. « Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (
Jn 1:3
, LSG). Mais il poursuit en notant la gloire de devenir un être humain dans l’incarnation (
Jn 1:14
). Jean utilise les termes gloire (doxsa, éclat, splendeur, renommée, honneur) et glorifier (doxsaz?, louer, honorer, exalter, glorifier) pour parler à la fois du fait de recevoir l’honneur des humains et de recevoir l’honneur ou la gloire de Dieu.
Dans Jean, l’idée de glorifier Jésus est liée au concept de Son heure; c’est-à-dire, le moment de Sa mort (comparez à
Jn 2:4
,
Jn 7:30
,
Jn 8:20
,
Jn 12:23-27
,
Jn 13:1
,
Jn 16:32
,
Jn 17:1
). La croix est Son heure de gloire.
Cette idée est assez paradoxale car la crucifixion était le mode d’exécution le plus ignominieux et le plus humiliant dans le monde romain antique. Ce contraste incroyable, Dieu sur une croix, illustre l’entrelacement de l’intrigue de l’histoire humaine avec le divin.
Sur le plan humain, Jésus était mort dans l’agonie, en tant qu’un criminel méprisé dans la faiblesse en s’écriant: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » Ce côté humain et obscur de la croix est particuliè- rement présenté dans Matthieu et Marc (
Mt 27:46
,
Mc 15:34
, LSG).
Mais le côté glorieux de la croix est particulièrement présenté dans Luc et Jean (
Lc 23:32-47
,
Jn 19:25-30
). C’est un lieu de salut, de miséricorde, où le Fils de Dieu Se donne à Son Père.
Quelle ironie: la plus grande gloire de Dieu se révèle dans Sa plus grande ignominie: porter en Lui-même les péchés du monde.

Pensez à ce que signifie le fait qu’il ait fallu une chose aussi radicale, Dieu Lui- même sur la croix, pour nous sauver du péché. Que devrait nous dire cela sur la gravité du péché?
Réflexion avancée:

Ellen G. White, « Dieu avec nous », dans Jésus-Christ, pp. 9-17.
« Le Seigneur Jésus-Christ, le divin Fils de Dieu, a existé de toute éternité, une personne distincte, mais un avec le Père. Il était la gloire suprême du ciel. Il était le commandant des intelligences célestes, et l’hommage adorateur des anges était reçu par lui comme Son droit. Ce n’était pas un vol de l’identité de Dieu [Prov. 8 :22-27]. Lumière et gloire jaillissent de la vérité que Christ était Un avec le Père avant la fondation du monde. C’est la lumière qui brille dans un endroit sombre, le rendant resplendissant d’une gloire divine et originelle. Cette vérité, infiniment mystérieuse en elle-même, explique d’autres vérités mys- térieuses et autrement inexplicables, tandis qu’elle est enchâssée dans une lumière inaccessible et incompréhensible. » (Ellen G. White, Comments, The Seventh-day Adventist Bible Commentary, vol. 5, p. 1126.)
« Jésus a dit: “Quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi.”
Jean 12:32
. Il faut qu’il soit révélé aux pécheurs comme le Sauveur mort pour les péchés du monde. Car c’est la contemplation du Fils de Dieu sur la croix du Calvaire qui commence à nous révéler le mystère de la rédemption; la bonté de Dieu qui y éclate nous amène à la repentance. En mourant pour les pécheurs, le Fils de Dieu a manifesté un amour incompréhensible; or, la contemplation de son amour touche le cœur, frappe l’esprit et brise toute résistance Mais chaque tenta- tive de réforme, basée sur un désir sincère de bien faire, est le résultat de cette puissance d’attraction. Une influence dont il (l’homme) ne se rend pas compte agit sur son âme, ranime sa conscience et amende sa conduite extérieure. Et à mesure que le Sauveur attire ses regards sur la croix et lui fait contempler celui que ses péchés ont percé, les commandements de Dieu parlent à sa conscience. » Ellen G. White, Le meilleur chemin, pp. 24, 25.

Discussion:

Ê Pourquoi Jean commence-t-il son Évangile en parlant de Jésus dans Son rôle de Créateur? Que nous dit cela sur l’importance de la création dans toute théologie? Pourquoi, alors, est-il important que nous ayons une compréhension correcte de la création, telle qu’elle est révélée dans les Écritures?
Ë Attardez-vous davantage sur la question posée à la fin de l’étude de dimanche. Que signifierait la croix si, au lieu que l’éternel Dieu meure sur elle, un être créé le faisait? Que perdrions-nous si Jésus était autre chose que le Dieu éternel?
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