Sauvé in extremis
de NIYONIZIGIYE Célestin
Replié sur moi -même ; me projetant au passé,
Toutes mes pensées braquées sur ses faits absurdes,
Forçant l’inconscient à exhaler les succès
Et les démérites de ces batailles sourdes
Livrées au cours du long trajet de cette vie
Qui va à vau-l’eau sans demander notre avis,
Un nom unique surgit et prend le dessus,
Épaulant un pèlerin hardi mais déçu.
Tout compte fait, ma vie ne fut pas hasardeuse
Son soir non plus ne pourra m’être inopinée.
Étant donné que, si rose et ou épineuse
Soit-elle, elle finit par se déraciner.
Ce qu’il y a de très singulier et fort curieux,
Ce qui paraît étrange voire mystérieux,
C’est que j’étais issu de la tribu céleste
Sans m’en rendre compte,sans voir ma blanche veste
Et le labyrinthe débouchant sur la ruine
Où je sombrais, goûtant des délices du monde,
Gaiement, admirant les débauches à la une,
Pataugeant bonnement dans la mare profonde.
Incognito, j’agonisais dans les ténèbres,
Mourant à petit feu sous le joug invisible,
A pas de géant, fonçant tout droit, d’un air funèbre
Dans un étang ruant des braises imperceptibles,
Tout souriant, je confectionnais ma propre croix,
Pactisant avec le corps dont j’étais la proie.
Ma mémoire pécore se croyait au faîte
Lorsque Dieu a démoli ma tour de Babel.
Persuadé, j’ai renoncé à lui tenir tête ;
Et au ciel, je parus un véritable Abel.
Un tas d’années dans la forêt d’iniquités !
Pas un homme ne pouvait porter changement,
Nulle science au monde ne m’aidait à quitter.
Il fallait bien une échéance d’engagement.
C’en était là assez pour un prince égaré,
Un scandale saugrenu pour un petit Dieu
Nargué, blâmé, coffré, pleurnichant sans arrêt ;
Partout connu « Gâchette » des climats odieux.
Un jour J, sculpté dans mon musée des prouesses,
Une lueur éclata dans la nuit des soucis.
De ma bouche jaillit un jet vif de promesses
Faites au bras qui m’indiquait un raccourci.
Aussitôt, il plut dans le désert d’embarras,
En drainant à torrent des vases des péchés.
Dans l’esprit, défilaient les paroles prêchées.
Cherchant à déguerpir, une main me barra.
Soudain, une voix suave frôla mes oreilles,
Me disant : « Je suis Jésus, J’assure ta paix. »
A la queue leu leu, criant, les démons s’échappaient.
Depuis, quand je l’invoque, c’est toujours pareil.
Que dire de ce geste miséricordieux,
Si ce n’est que faire à la foule mes adieux
Et dédier à Jésus Christ ce psaume en prémices*.
Gloire à Dieu, de m’avoir sauvé in extremis.
Par Niyonizigiye Célestin
jocelestin2001@yahoo.com
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