Conversion
de chris kahn
Un souvenir diffus des rennaises études
Revient timidement vers son seul géniteur,
Pour y conter quelques célestes gratitudes.
Lors d'échecs malheureux aux partiels du Master,
Ma volonté parut ô combien incapable
D'effleurer du majeur un dix libérateur.
Saisi d'une tension tant honnie que palpable,
Qu'elle aurait trucidé certitudes et voeux
Par la lame acérée du sentiment coupable,
Je fus l'odieux témoin à l'angoissant aveu
D'avoir dilapidé tant de chères ressources
Pour mon trop grand orgueil tatoué du désaveu.
Mon futur s'obscurcit puis déroba ma bourse
Sous mes yeux impuissants et mes efforts bien vains.
Je regardai à moi et non aux justes sources.
Claudiquant malgré moi vers le sombre ravin,
Je chutai de nouveau au bord du précipice
Et jetai ma colère au Créateur Divin:
" Où êtes-vous? Père de l'unique justice
Qui fit les sources d'eaux, les monts et les océans,
Consolateur patient des psychiques hospices
Omettez-vous le vermisseau remuant,
Que vous disposâtes par tendresse infinie
Dans ce monde, produit de votre amour si grand?
Ignorez-vous les pleurs que ma psyché renie,
Face à la folle foi du croyant généreux?
Où êtes-vous Seigneur? Ma force me dénie"
Des appuis hésitants sur le chemin pierreux
Me conduirent au nid des examens rapaces.
Las, je désespérai d'un dénouement heureux
Je ne crus tout d'abord les lignes très loquaces
Discourant d'un succès jamais réalisé
Dans le journal de mes académiques traces!
Le classement, au style caractérisé,
Fut soigneusement lu, pour éloigner le doute
De mon cerveau tant meurtri que martyrisé.
Libéré du fardeau qui soutenait la voute
Colossale de mes chers souhaits doctoraux
Et qui fut remplacé par la foi sans déroute,
Je vis, bien soulagé, à travers mes vitraux
Embués de larmes et de bonheur troublés,
Le bras herculéen des célestes travaux.
Près d'arbustes kaki très justement mêlés,
Je joignis les mains, fort, pour prier sincèrement
L'exécuteur sâcré des désirs décelés:
" Ô Jahvé perpétuel du pieux évènement
Qui montre à ma raison obstinément rebelle
L'unique vérité du profond changement!
Ô Jésus-Christ! Fossoyeur pur de la tombelle
Où sont enfouies toutes mes vaines confusions!
Rédempteur sanglant de l'humaine ribambelle!
Ô Esprit! Diffuseur des saintes allusions!
Pourvoyeur si fécond de rosée charitable!
Auguste puits à l'éternelle profusion!"
Ainsi, j'admis votre puissance véritable
Dont vous paraphâtes ces fiches-résultats
D'un sceau vivant, immaculé, indiscutable.
Puis, les iris au ciel, dans de sages constats,
Je contemplai, profitant de ces mansuétudes,
Le Maître cosmique des mondiaux potentats.
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