1 Comme un cerf altéré brâme Après le courant des eaux, Ainsi soupire mon âme, Seigneur, après tes ruisseaux; Elle a soif du Dieu vivant, Et s'écrie, en le suivant : "Mon Dieu, mon Dieu! quand sera-ce Que mes yeux verront ta face?"
2 Pour pain je n'ai que mes larmes, Et nuit et jour, en tout lieu, Lorsqu'en mes dures alarmes On me dit : "Que fait ton Dieu?" Je regrette la saison Où j'allais en ta maison, Chantant avec les fidèles Tes louanges immortelles.
3 Mais quel chagrin te dévore? Mon âme, rassure-toi! Espère en Dieu, car encore Il sera loué par moi, Quand d'un regard seulement Il guérira mon tourment. Même au fort de ma souffrance J'attendrai sa délivrance.
4 Les torrents de ta colère Sur moi cent fois ont passé : Mais par ta grâce j'espère Qu'enfin l'orage est cessé. Tu me conduiras le jour, Et moi, la nuit, à mon tour, Louant ta majesté sainte, Je t'invoquerai sans crainte.
5 Pourquoi donc, mon âme, encore T'abattre avec tant d'effroi? Espère au Dieu que j'adore; Il sera loué de moi. Un regard dans sa faveur Me dit qu'il est mon Sauveur, Et c'est aussi lui, mon âme, Qu'en tous mes maux je réclame.